...et jusque là tout le monde est rassuré.
Père et fille se sont mis au diapason de la mode majorquine pour chausser leurs pieds pendant ce mois d´août baigné de soleil. Il fallut trouver la fraicheur et rien de tel qu´un lac, celui près de Tremp en l´occurence, pour combler notre soif de silence, d´ombre, d´eau et de farniente (cette dernière, toute relative cependant vu la distance où se trouve l´enfant en bas âge de ce concept).
Durant ce séjour, il y eut beaucoup de premières expériences en "prime times". Solenn a le tact d´attendre d´avoir ses deux parents tout à elle, disponibles et attentifs, pour montrer ses prouesses : elle se lançât notamment dans le 4 pattes, décidée à coordonner jambes et bras, après avoir passé une bonne partie du mois de juillet à se balancer d´avant en arrière sans se résoudre à avancer (et terminant plutôt en rampant et soulevant le derrière version parcours du combattant). Elle apprit simultanément à se lever en s´accrochant à ce qu´elle pouvait (rebord de lit ou de chaise, jambes, chien) et puis elle se mit à babiller de plus en plus "clairement", imitant les sons entendus : c´est ainsi que le "au-revoir" prit sa place sous la forme de "Au-wa" accompagné du geste de la main et recouvrant toute entrée ou sortie de personne ou d´animal (une forme contractée en fait de "Hola" et "au-revoir", le "Salut" personnalisé de l´enfant aux 2 langues...). Mon crible phonétique reconnut également "donne" (prononcé à l´anglaise "down"), "tiens!", "Eu-gad" pour "regarde" (et ce fut aussi le début de toute chose ou individu montré du doigt) : en tout état de cause, on remarquera que le premier mode que choisit le bébé pour s´exprimer est l´impératif, preuve il en est - si tant est qu´il subsistât des doutes - que c´est bien lui qui commande à la maison.
Mais l´ingratitude infantile ne s´arrête pas là : force est d´avouer dans cet article (ne prétendant rien d´autre que de dépeindre fidèlement la réalité) que bien avant de dire "maman" de façon distincte - ou même "baba" pour "papa" - Solenn a préféré s´égosiller à crier "A-dar" pour appeler..."Radar", le petit chien blanc et roux de Marie-Lou et Philippe, qui la rendait folle de joie. Ce privilège s´accompagnait d´une autre différence notable, c´est que lorsque la petite devait rejoindre l´auteure de ses jours dans une autre pièce, son 4 pattes était rythmé par des lamentations et râleries particulièrement sonores tandis que lorsqu´elle poursuivait ce chien, elle allait à toute vitesse en émettant un cri inspiré, comble de la joie exultante (une sorte de rire inspiré, si vous voyez ce que ça peut donner...). Ce n´est pas le chien de cette photo qui la mettait dans cet état mais c´est égal, c´était de cet acabi l´affront.
Cependant je n´en pris pas ombrage et je me reposais un peu dans ces moments-là sur mon rôle " + animé + humain " comme on dit dans le jargon linguistique, car trop souvent Solenn me rappelait par sa voracité à la nature proprement mammifère de toute femme (certes, cette tournure casse tout glamour mais appelons un chat un chat) et se ruait régulièrement sur les seins maternants, pour combler une soif passagère, pour se consoler ou pour marquer la relation maternelle d´un seau indéfectible. Je ne m´appelais pas "A-dar !!!!" moi et ne la faisait pas courir mais j´étais un peu son Saint Bernard de service, toujours appelé à la rescousse avec son eau-de-vie en guise de récompense.
Car on arrive au point B de cet exposé sur l´ingratitude innée de nos progénitures : toutes ces vacances, je me suis décarcassée - tel le père Lustucru - à préparer de bons petits plats à cette enfant dotée de plus en plus de dents (7 à ce jour), cherchant les meilleurs légumes ou fruits et les meilleurs axiomes "courge-carotte-tofu", "pommes de terre-haricots-poisson", pour me retrouver chaque jour confrontée à la même déroute et à un refus entêté d´avaler la moindre cuillère de ces merveilles gastronomiques (bon, il faut admettre que l´absence de sel rend difficile l´extase gustative) ; j´ai donc essuyé jour après jour des râteaux culinaires sans broncher, me remettant à l´ouvrage le lendemain, encouragée successivement par Marie-Lou puis Catherine me dénichant les meilleurs légumes de leur potager, comparant avec moi des recettes bio ou m´alternant parfois sur le maniement de la cuillère mais rien n´y faisait : Solenn détourne la tête avec une habileté déconcertante. Ceci est vexant mais ce n´est rien à côté de ce que je vais vous révéler maintenant : après plus de 28 jours de ce calvaire quotidien à faire ingurgiter un minimum de 3 bouchées à cette mini-militante de la grève de la faim, je fis une expérience bien plus traumatisante : je vis la chipie descendre en moins de 3 minutes LA TOTALITÉ d´un petit pot acheté au supermarché et dont le goût était immonde.
Quand le bébé sort du ventre de sa mère (où il devait bien se contenter de ce qu´on lui donnait à manger soit dit en passant), une des premières choses que l´on fait - sous peine d´être un peu embêté si on ne le fait pas - c´est de couper le cordon reliant mère et enfant : pendant cette opération, aucune infirmière ne nous avertit mais l´enjeu est de taille : la mère perd son nombril, littéralement : et avec lui pfuiiiit, envolé l´égo ! Larmes, cris, morsures, griffures, refus en tout genre, vexations et autres humiliations en public sont le lot ("le gros lot" devrait-on dire) de l´intronisation dans le monde des "heureux" parents. Depuis que Solenn est née, je reçois régulièrement des magazines sur les bébés (sans que je n´ai jamais rien demandé mais voilà, La Poste semble s´envoyer à elle-même des faire-part de naissance et décide d´envoyer de la presse spécialisée aux citoyens ayant l´amabilité de rebouster le taux de natalité) ; je les feuillète parfois dans le train qui me mène au "train-train quotidien" afin d´essayer de trouver des récits d´expérience sincères et objectifs mais je tombe en général toujours sur cette même phrase, une sorte de refrain revigorant : "Mi bebe es la alegria de la casa" - désolée, on m´envoie ces sornettes en langue de Cervantès, ce qui de l´autre côté des Pyrénées donnerait "Mon bébé est la joie de la maison". Cela me fait sourire : certes il n´y a guère de plus grande joie que l´arrivée d´un enfant dans nos vies (mélange de magie, de poésie et de terreur sublime) mais de dire que ces petites boules de feu qui éclatent en sanglots ou s´étranglent de rage à la moindre contrariété SONT la joie même, avouez que c´est drôle quand-même !!!! Chialer c´est se tordre de rire en somme. Les larmes sont le summum de la crise de fou rire, hurler c´est chanter la beauté du monde et avoir des coliques un rite de passage mettant tout le monde en transe !!!!
Je défie mes contemporaines d´avoir un peu le courage de l´honnêteté et de ne pas craindre un procès de "mauvaise mère" en confessant simplement qu´un bébé peut être tout à fait désopilant, qu´il met régulièrement ses parents en rogne et leur apprend la patience infinie et ne respecte à peu près aucune loi de la bienséance (d´où le rôle éducatif incombant à leurs ascendants). Regardez par exemple cette photo de Solenn cet été : crise de pré-adolescence, elle trouve déjà beaucoup plus intéressant de mordre dans une cigarette plutôt que de jouer avec un objet de son âge !!! Dans ce cas particulier, je vous avoue que je jette l´éponge et m´en remet au père, sans omettre de lui passer une couche de culpabilité puisque c´est lui l´affreux fumeur dans cette maison - donc le tentateur des péchés et on en reparlera en temps voulu mais cette photo restera gravée là pour attester de cette exposition beaucoup trop précoce aux nuisances de ce monde (...et toc !)
Il fallut en pareilles circonstances détourner l´attention de la coquine et lui offrir une bouée "Deluxe" (s´il-vous-plaît) afin de lui faire découvrir des plaisirs non interdits comme l´eau (qui détruit le feu, si vous voyez où je veux en venir). Ce fut un succès, tout comme le ramassage de petits cailloux pour remplir et vider les petits cubes. Heureusement que les mères sont là, pensant à tout, des couches aux jeux éducatifs - pourrais-je ajouter, me lançant des fleurs par la même occasion puisque ce n´est plus si souvent que l´égo est redoré (sic le paragraphe précédent où on a vu que celui-ci était parti à la poubelle). Je me dis que je vais arrêter là pour le moment car je dois justement aller chercher la demoiselle à la crêche et je laisserai la deuxième partie de ce récit de vacances pour plus tard (quand on a du retard, on ne compte plus !). C´est le comble des mamans ayant un peu de temps devant elle : en profiter pour parler de leur enfant ou écrire sur celui-ci : c´est donc bien vrai, on s´ennuie d´eux dès qu´ils ne sont plus dans nos pattes. Les lectrices de "Mi bebe y yo" ou "Ser padres" ont donc raison : C´EST LA JOIE DE LA MAISON, sans eux qu´est-ce que c´est triste !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Père et fille se sont mis au diapason de la mode majorquine pour chausser leurs pieds pendant ce mois d´août baigné de soleil. Il fallut trouver la fraicheur et rien de tel qu´un lac, celui près de Tremp en l´occurence, pour combler notre soif de silence, d´ombre, d´eau et de farniente (cette dernière, toute relative cependant vu la distance où se trouve l´enfant en bas âge de ce concept).
Durant ce séjour, il y eut beaucoup de premières expériences en "prime times". Solenn a le tact d´attendre d´avoir ses deux parents tout à elle, disponibles et attentifs, pour montrer ses prouesses : elle se lançât notamment dans le 4 pattes, décidée à coordonner jambes et bras, après avoir passé une bonne partie du mois de juillet à se balancer d´avant en arrière sans se résoudre à avancer (et terminant plutôt en rampant et soulevant le derrière version parcours du combattant). Elle apprit simultanément à se lever en s´accrochant à ce qu´elle pouvait (rebord de lit ou de chaise, jambes, chien) et puis elle se mit à babiller de plus en plus "clairement", imitant les sons entendus : c´est ainsi que le "au-revoir" prit sa place sous la forme de "Au-wa" accompagné du geste de la main et recouvrant toute entrée ou sortie de personne ou d´animal (une forme contractée en fait de "Hola" et "au-revoir", le "Salut" personnalisé de l´enfant aux 2 langues...). Mon crible phonétique reconnut également "donne" (prononcé à l´anglaise "down"), "tiens!", "Eu-gad" pour "regarde" (et ce fut aussi le début de toute chose ou individu montré du doigt) : en tout état de cause, on remarquera que le premier mode que choisit le bébé pour s´exprimer est l´impératif, preuve il en est - si tant est qu´il subsistât des doutes - que c´est bien lui qui commande à la maison.
Mais l´ingratitude infantile ne s´arrête pas là : force est d´avouer dans cet article (ne prétendant rien d´autre que de dépeindre fidèlement la réalité) que bien avant de dire "maman" de façon distincte - ou même "baba" pour "papa" - Solenn a préféré s´égosiller à crier "A-dar" pour appeler..."Radar", le petit chien blanc et roux de Marie-Lou et Philippe, qui la rendait folle de joie. Ce privilège s´accompagnait d´une autre différence notable, c´est que lorsque la petite devait rejoindre l´auteure de ses jours dans une autre pièce, son 4 pattes était rythmé par des lamentations et râleries particulièrement sonores tandis que lorsqu´elle poursuivait ce chien, elle allait à toute vitesse en émettant un cri inspiré, comble de la joie exultante (une sorte de rire inspiré, si vous voyez ce que ça peut donner...). Ce n´est pas le chien de cette photo qui la mettait dans cet état mais c´est égal, c´était de cet acabi l´affront.
Cependant je n´en pris pas ombrage et je me reposais un peu dans ces moments-là sur mon rôle " + animé + humain " comme on dit dans le jargon linguistique, car trop souvent Solenn me rappelait par sa voracité à la nature proprement mammifère de toute femme (certes, cette tournure casse tout glamour mais appelons un chat un chat) et se ruait régulièrement sur les seins maternants, pour combler une soif passagère, pour se consoler ou pour marquer la relation maternelle d´un seau indéfectible. Je ne m´appelais pas "A-dar !!!!" moi et ne la faisait pas courir mais j´étais un peu son Saint Bernard de service, toujours appelé à la rescousse avec son eau-de-vie en guise de récompense.
Car on arrive au point B de cet exposé sur l´ingratitude innée de nos progénitures : toutes ces vacances, je me suis décarcassée - tel le père Lustucru - à préparer de bons petits plats à cette enfant dotée de plus en plus de dents (7 à ce jour), cherchant les meilleurs légumes ou fruits et les meilleurs axiomes "courge-carotte-tofu", "pommes de terre-haricots-poisson", pour me retrouver chaque jour confrontée à la même déroute et à un refus entêté d´avaler la moindre cuillère de ces merveilles gastronomiques (bon, il faut admettre que l´absence de sel rend difficile l´extase gustative) ; j´ai donc essuyé jour après jour des râteaux culinaires sans broncher, me remettant à l´ouvrage le lendemain, encouragée successivement par Marie-Lou puis Catherine me dénichant les meilleurs légumes de leur potager, comparant avec moi des recettes bio ou m´alternant parfois sur le maniement de la cuillère mais rien n´y faisait : Solenn détourne la tête avec une habileté déconcertante. Ceci est vexant mais ce n´est rien à côté de ce que je vais vous révéler maintenant : après plus de 28 jours de ce calvaire quotidien à faire ingurgiter un minimum de 3 bouchées à cette mini-militante de la grève de la faim, je fis une expérience bien plus traumatisante : je vis la chipie descendre en moins de 3 minutes LA TOTALITÉ d´un petit pot acheté au supermarché et dont le goût était immonde.
Quand le bébé sort du ventre de sa mère (où il devait bien se contenter de ce qu´on lui donnait à manger soit dit en passant), une des premières choses que l´on fait - sous peine d´être un peu embêté si on ne le fait pas - c´est de couper le cordon reliant mère et enfant : pendant cette opération, aucune infirmière ne nous avertit mais l´enjeu est de taille : la mère perd son nombril, littéralement : et avec lui pfuiiiit, envolé l´égo ! Larmes, cris, morsures, griffures, refus en tout genre, vexations et autres humiliations en public sont le lot ("le gros lot" devrait-on dire) de l´intronisation dans le monde des "heureux" parents. Depuis que Solenn est née, je reçois régulièrement des magazines sur les bébés (sans que je n´ai jamais rien demandé mais voilà, La Poste semble s´envoyer à elle-même des faire-part de naissance et décide d´envoyer de la presse spécialisée aux citoyens ayant l´amabilité de rebouster le taux de natalité) ; je les feuillète parfois dans le train qui me mène au "train-train quotidien" afin d´essayer de trouver des récits d´expérience sincères et objectifs mais je tombe en général toujours sur cette même phrase, une sorte de refrain revigorant : "Mi bebe es la alegria de la casa" - désolée, on m´envoie ces sornettes en langue de Cervantès, ce qui de l´autre côté des Pyrénées donnerait "Mon bébé est la joie de la maison". Cela me fait sourire : certes il n´y a guère de plus grande joie que l´arrivée d´un enfant dans nos vies (mélange de magie, de poésie et de terreur sublime) mais de dire que ces petites boules de feu qui éclatent en sanglots ou s´étranglent de rage à la moindre contrariété SONT la joie même, avouez que c´est drôle quand-même !!!! Chialer c´est se tordre de rire en somme. Les larmes sont le summum de la crise de fou rire, hurler c´est chanter la beauté du monde et avoir des coliques un rite de passage mettant tout le monde en transe !!!!
Je défie mes contemporaines d´avoir un peu le courage de l´honnêteté et de ne pas craindre un procès de "mauvaise mère" en confessant simplement qu´un bébé peut être tout à fait désopilant, qu´il met régulièrement ses parents en rogne et leur apprend la patience infinie et ne respecte à peu près aucune loi de la bienséance (d´où le rôle éducatif incombant à leurs ascendants). Regardez par exemple cette photo de Solenn cet été : crise de pré-adolescence, elle trouve déjà beaucoup plus intéressant de mordre dans une cigarette plutôt que de jouer avec un objet de son âge !!! Dans ce cas particulier, je vous avoue que je jette l´éponge et m´en remet au père, sans omettre de lui passer une couche de culpabilité puisque c´est lui l´affreux fumeur dans cette maison - donc le tentateur des péchés et on en reparlera en temps voulu mais cette photo restera gravée là pour attester de cette exposition beaucoup trop précoce aux nuisances de ce monde (...et toc !)
Il fallut en pareilles circonstances détourner l´attention de la coquine et lui offrir une bouée "Deluxe" (s´il-vous-plaît) afin de lui faire découvrir des plaisirs non interdits comme l´eau (qui détruit le feu, si vous voyez où je veux en venir). Ce fut un succès, tout comme le ramassage de petits cailloux pour remplir et vider les petits cubes. Heureusement que les mères sont là, pensant à tout, des couches aux jeux éducatifs - pourrais-je ajouter, me lançant des fleurs par la même occasion puisque ce n´est plus si souvent que l´égo est redoré (sic le paragraphe précédent où on a vu que celui-ci était parti à la poubelle). Je me dis que je vais arrêter là pour le moment car je dois justement aller chercher la demoiselle à la crêche et je laisserai la deuxième partie de ce récit de vacances pour plus tard (quand on a du retard, on ne compte plus !). C´est le comble des mamans ayant un peu de temps devant elle : en profiter pour parler de leur enfant ou écrire sur celui-ci : c´est donc bien vrai, on s´ennuie d´eux dès qu´ils ne sont plus dans nos pattes. Les lectrices de "Mi bebe y yo" ou "Ser padres" ont donc raison : C´EST LA JOIE DE LA MAISON, sans eux qu´est-ce que c´est triste !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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